dijous, 23 d’octubre del 2008

Les esclaves chinois à la barre

C’est lundi 13 octobre 2008 que la compagnie de gendarmerie de Kribi a bouclé l’enquête relative à l’arraisonnement de deux bateaux chinois. Ceux-ci ont accosté le 11 octobre sur la plateforme de la Lokoundjé. Aux environs de 10 heures ce jour-là, la marine camerounaise est informée de la présence de deux chalutiers étrangers dans les eaux camerounaises. Une descente dans les eaux permet de mettre la main sur le Lia Lu Shumy 1507 et le Lia Lu Shumy 1508, deux navires de pêche industrielle appartenant à un certain Song Xinfeng, le gérant de Beitai Fishery compagny. Cette dernière est partenaire de Fini Espace maritime, une entreprise camerounaise. Tout l’équipage de ces navires est alors interpellé. Il s’agit au total de 14 Chinois et de 14 Camerounais. Ils sont gardés à vue dans les locaux de la compagnie de Kribi et seront déférés ce jeudi 24 octobre pour activités dangereuses et immigration clandestine pour les Chinois, et pour les Camerounais, de défaut de livrets professionnels maritimes. Le patron Song Zinfeng qui se trouverait à Limbé est poursuivi pour le motif de complicité d’immigration clandestine. C’est lui qui a recruté ses compatriotes depuis la Chine. «Il a obtenu pour eux de permis de séjour d’un voire deux mois et curieusement il les garde pour deux ans et certains même jusqu’à cinq ans de manière illégale», révèle une source proche de l’enquête. Surtout que certains des expatriés chinois disent être retenus contre leur gré, au moyen de chantages et autres pressions. Selon certaines sources bien introduites, les négociations au plus haut sommet de l’Etat auraient déjà commencées pour élargir ces « clandestins » pour ne pas nuire aux activités d’un grand opérateur économique du Cameroun impliqué dans cette affaire. Seulement, la tâche est difficile car l’affaire suit la procédure normale, soutient la même source. Les deux chalutiers mouillent en ce moment sur quelques kilomètres des côtes de Kribi et toute la cargaison de poissons a été saisie pour une vente aux enchères. Les autorités en charge du dossier affirment que la chancellerie chinoise au Cameroun a déjà été saisie. Les pêcheurs locaux se réjouissent de ce coup de filet de l’armée marine, car depuis longtemps, ils avaient tiré la sonnette d’alarme sur la concurrence déloyale de ces chalutiers étrangers qui violent l’espace maritime camerounais et utilisent très souvent les filets proscrits par la réglementation pour pêcher les poissons de plus petites tailles. Et comme si cela ne suffisait pas, ils se comportent comme en terrain conquis puisque ces chalutiers étrangers venant très souvent des pays voisins agressent les petits pêcheurs camerounais et déchirent dans la plupart de leur affrontement les filets de ces derniers en haute mer.

Par Sévère KAMEN
Le 22-10-2008
Llegit a www.lemessager.net